Vanuatu – Partie 8

Vanuatu - Partie 8
18/04/2013
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JOURS 12 et 13 : LES BANKS : L’ÎLE DE RA …

Cet article n’aurait pas du exister, nous aurions dû rentrer lundi, mais voilà, bad weather, no flight etc…

Donc nous voilà un peu paumés, à l’aéroport, Yann nous propose de manger ce qu’une vanuataise, Lola, a fait : crabe de cocotier, riz, crème coco, patate douce, exactement ce qu’on mangeait jusqu’alors ! Donc on mange, en se disant que l’avion va peut-être passer dans l’aprem’, why not. A la fin du repas, Yann veut payer nos parts, on refuse car c’est à nous de payer, normal. On demande le prix du repas à Lola : 150 Vatus par personne !!! Soit 1,3 Euro !!! On comprend mieux pourquoi Yann voulait payer… La journée chez lui nous coûtait 4000 Vatus (34 Euros) par personne… repas + hébergement… Bon… OK…
Puis Yann repart, il nous dit qu’il reviendra demain pour l’avion, et qu’il ne nous laissera pas seuls ici. Pour nous, impossible de repartir, l’avion est le lendemain matin, il ne faut pas le louper, et les bungalows sont trop loin.
C’est donc Lola qui va nous héberger pour la nuit, heureusement qu’elle est là ! On part chez elle, dans la jungle, à 30 minutes de l’aéroport, dans la gadoue, en mettant les sacs lourds dans une brouette.
Sa maison est une des rares en béton, mais il n’y a pas de meubles, pas d’électricité, pas d’eau. Elle est entourée d’une terre si grasse qu’elle reste collée sous les pieds, et les toilettes sont à l’extérieur, dans un petit cabanon. La cuisine est elle aussi à l’extérieur, sous un petit abri.
Elle nous a préparé des lits dans 2 chambres, et elle et sa petite fille Rona dormiront dans une 3ème chambre. L’après-midi se passe, on tue le temps comme on peut. Le soir, Lola nous prépare un bon repas avec du poisson, riz, nouilles chinoises, et du « pâté » de manioc, ça tient au ventre. Nous discutons un peu de sa vie, éclairés uniquement par une lampe frontale accrochée à un vieux clou dans le mur. On a aussi appris qu’il n’y a pas de crabes de cocotiers à Ra Island, et que le fait d’avoir payé pour partir les chasser dans le vent, c’était un peu abusé aussi…
Nous allons vite au lit pour vite se retrouver au lendemain, jour du départ, enfin, on l’espère. La nuit est un peu agitée, des rats grattent, un gros oiseau se débat dans la toiture, Lola sort en pleine nuit pour je ne sais quoi faire, l’humidité est à 100%, les draps sont humides, tout est humide.

Dès 7h le lendemain, nous nous levons et partons en direction de l’aéroport. Pas de personnel d’Air Vanuatu… Bon… On recroise les 2 vanuatais qui devaient partir avec nous. Par chance, ils travaillent pour l’opérateur local et ont donc du crédit presque à volonté ! Nous avons passé la journée sur le Tarmac, avec 3m² d’herbe où ça capte, à essayer d’avoir un vol. Toute la journée n’a été qu’attente, négociations, et mensonges. On a eu toutes les agences Air Vanuatu de l’archipel, toutes avec des discours différents : l’avion n’est pas passé par mauvais temps / parce qu’un des ministres en avait besoin pour rentrer de Torres à Port-Vila / à cause d’un problème technique… On a négocié avec le cabinet du 1er ministre vanuatais, celui du ministre du tourisme… Et toujours la même réponse : « We working on it »… Mais le temps passe…
Le pire moment a été quand Air Vanuatu nous a rappelé en donnant nos 4 noms/prénoms (il y avait une autre touriste avec nous, Anne-Marie), et en nous certifiant qu’un avions venait nous récupérer à 13h. Ô joie !!!
13h… rien… on rappelle « Ah non c’est 13h30″, pas mieux… « Nous mais c’est 14h », puis « 14h30″, puis le final « l’avion a survolé la piste mais n’a pas pu se poser à cause du mauvais temps »… Il a fait beau toute la journée sans pluie, j’ai même pris un coup de soleil… Et aucun avion n’est passé, on l’aurait vu ou entendu… Donc espoir envolé… (Ca fait au moins un truc qui s’est envolé dans la journée !)
On appelle un pilote privé, qui peut nous emmener à Port-Vila pour 300 000 vatus pour 4, soit 630 Euros par personne… Donc chaud chaud cacao !
Finalement, à 17h, dépités, nous reprenons notre brouette pour rentrer chez Lola. La pauvre n’a plus grand chose à nous offrir, et le repas est à base de riz, et de 2 paquets de nouilles chinoises pour 6. Lola nous dit même qu’elle et Rona ont déjà mangé, mais c’est faux, car la petite se rue sur la nourriture qu’on lui donne. La soirée est nettement moins sympa que la veille, et nous allons nous coucher vers 18h30, histoire d’accélérer le temps.
Nous avons prévu la Malarone pour la durée précise du voyage, et ça fait 2 jours que nous n’avons plus d’antipaludique… Sachant que c’est le coin le plus exposé de l’archipel, et que les moustiques nous bouffent malgré les sprays. Heureusement, Laurent nous dépanne. En échange, nous faisons tourner notre bisceptine, pour « soigner » toutes les plaies qui ne guérissent pas ici. Nous avons passé la journée dans nos chaussures de marche pour éviter la boue, mais ça macère… On commence à être tous un peu malades, fatigués, et l’humidité empêche les vêtements de sécher. Tout pue, on remet les vêtements sales du début du séjour qui finalement, ne sont pas si pires comparés à ceux de la fin !
Il a encore plu toute la nuit, ce qui est super stressant, car on se dit que le vol de demain sera peut-être annulé si le temps reste pourri…
Le lendemain matin, avant de partir, je suis allé voir la chambre de Lola et de la petite : elles dormaient sur un matelas au sol, au milieu d’un amas d’objets entreposés genre débarras, dans la saleté et les toiles d’araignées. Les rats étaient dans cette même pièce… Elle nous a aussi demandé si on avait du paracétamol, car ils n’en n’ont même pas ! On se lavait dans la brouette, faisait la vaisselle dans la brouette, buvait l’eau de pluie (merci aux pastilles de Laurent encore une fois !), et la nuit, elle fermait les fenêtres et les portes en les clouant de l’intérieur !

Mercredi matin, de retour à l’aéroport, nous voyons le gars d’Air Vanuatu arriver… On lui demande pourquoi il n’est pas venu, pourquoi il a dit que le temps était mauvais alors que ce n’était pas vrai etc… Il nous a vite calmé en disant que si on continuait à l’embêter, il passait un coup de téléphone pour dire qu’il faisait mauvais, et on attendait encore 3 jours ! Hallucinant… Finalement, des pêcheurs sont arrivés avec des langoustes à destination de Port-Vila, et là on s’est dit qu’un avion devait bien passer, car les langoustes sont plus importantes que nous ! Le gars nous a raconté que toutes nos correspondances étaient arrangées, et qu’on rentrait ce soir à Nouméa ! Oh yeah ! Yann n’est toujours pas venu, soit disant malade, mais surtout pas envie de nous revoir après nous avoir laissé dans la merde. Et oui, de toute façon, on n’avait plus d’argent donc on n’était pas très intéressant…

L’avion a fini par arriver après pas mal de retard et de sueurs froides, c’était le même pilote qu’à l’aller qui nous a dit après avoir écouté notre histoire « Just smile, it’s the only thing you can do here ! » avec son accent britannique ^^ !
Arrivée à Santo, on nous annonce qu’il n’y a pas de vol pour Nouméa avant….. Vendredi !!! Soit dans 2 jours ! Encore une grosse déception… On récupère notre viande de bœuf Santo commandée avant de partir, réputée une des meilleures viandes au Monde ! Sauf qu’après 5 jours plus au moins au frais + encore le retour qui nous attendait, les 4 kgs de viande ont fini gris et malodorants… Super… Au top… Merci l’organisateur…

Bref, on reprend un vol pour Port-Vila, on bénit l’inventeur du béton, on trouve un hôtel, on paye des taxis entre 100 à 200 vatus par personne, contre 1500 avec notre « super » organisateur, et on s’aperçoit qu’au final, faire les choses par soi-même, c’est mieux ! On a voulu tester le voyage semi-organisé, c’est pas pour nous ! Là, j’arrive à rentrer en contact avec la directrice apéro-portuaire de Port-Vila, qui m’annonce que 2 vols existent le jeudi exceptionnellement pour ramener des Néo-Zélandais en les faisant passer par Nouméa (car l’avion Air Vanuatu de NZ est en rade… comme celui de Sydney… compagnie au top niveau) ! Le vol du matin est plein, mais celui du soir est jouable ! Elle a prévenu l’agence et on est booké dessus !!! Cool ! Nous passons la soirée à Port-Vila, mangeons dans un chinois pour 300 vatus par personne, et dormons paisiblement à l’hôtel après une douche salvatrice !

JOURS 14 : PORT-VILA et NOUMEA !!!

Dès 4h’ du mat’, nous chopons un taxi à la volée dans la rue, et nous partons tenter le coup du vol du matin, au cas où des Néo-zélandais oublient de venir… Après les avoir tous laisser passer, on négocie avec le responsable du check-in, plutôt réticent au départ, mais qui nous a bien aidé quand je lui ai donné le nom de notre super contact, qui est en fait sa supérieure ! Là il commence à prendre tous nos passeports, on enregistre les bagages, il sort le premier carton d’embarquement !!! Owiiiiiiiiiiiii !!! Puis s’arrête et nous dit « il reste seulement 1 place sur le vol »! Quoi ???? Tu ne vois ça qu’après avoir fait toutes les démarches ??? Raaaaaaaaa ! Puis finalement « Ah non, il y en a 3 ! » Anne-Marie restera la journée sur Port-Vila, et rentrera le soir avec beaucoup de péripéties (encore !) (seule sur le vol du soir, avion en rade, réparations de 3h, cyclone qui approche, avion qui finit par partir, hôtesse qui lui demande si elle croit en Dieu… la totale ! Mais un avion pour elle toute seule alors qu’il était censé ne pas en avoir de la journée quoi !) ! Bref, on court, on s’enregistre, l’avion nous attend, on rentre dedans comme des héros, il décolle, on rentre… Enfin !!!

Après 3 jours bonus en mode survivor, nous voilà à Nouméa, où tout nous paraît si beau ! On voulait l’aventure avec un grand A, on l’a eu !
Pour résumer, on a vécu des choses exceptionnelles et inoubliables ici, rencontrés des gens fabuleux, et le Vanuatu c’est top ! Mais la fin a un peu terni le tableau malheureusement, et laisse un souvenir amer de ce pays, où on peut vite se sentir très seul quand tout ne roule pas bien !
Cet article clôture l’aventure vanuataise, merci de nous avoir suivi ! En espérant n’avoir pas été trop précis, et trop pénible à lire, on vous dit à très vite pour de nouveaux articles bien cools en Nouvelle-Calédonie cette fois !

7 commentaires

  1. maman dit :

    Aventure avec un grand A c’est bien vrai ! heureusement après tous
    ces évènements, vous vous en êtes sortis ! vous auriez pu choper
    des maladies avec cette humidité, cette saleté etc …. il vous restera
    malgré tout de bons souvenirs. c’est après tout ça qu’on apprécie le
    confort, le béton et la civilisation. Bisous à mes aventuriers !

  2. Pierre dit :

    Loin d’être pénible à lire, voilà un article qui lève un coin du voile, c’est intéressant pour nous lecteurs et vous voyageurs. Non pas que les péripéties soit un régal, mais en tout cas on voit que comme partout, il y a ceux qui profitent (votre « organisateur ») et celles qui profitent aussi, mais en terminant à la cocotte (les langoustes). Merci aux crustacés, donc !
    La petite Rona est bien craquante, et rassurante dans cet épisode.
    On veut encore de l’aventure !!!

  3. ttetel papa maman dit :

    Pour de l’aventure vous y étiez en plein dedans ,mais tout est rentrer dans l’orde c’est ce qui compte. mais c’est bien malheureux pour ses pauvres gens qui vivent la bas.papa demande si vous aviez emmener votre fils avec vous .gros bisous.

  4. nicole alain dit :

    la cabane au fond du jardin…..

    c’est universel et mondial !!!

  5. francine dit :

    Eh bien je vous parlais il y a quelques temps d’excursions hors des
    sentiers battus,mais la vous passez a la vitesse supérieure!!!!
    Bisous aux deux rescapés.

  6. Olivier dit :

    Merci pour ces beaux récits !!!

    J’y serai dans quelques mois.

    Juste pour savoir et que je ne tombe pas dans le même panneau … qui était cet organisateur ?

  7. Merci pour ces récits…
    En Calédo pendant plusieurs mois on est aussi allés au Vanuatu, et sans doute comme vous via Laurant (Merluch)…
    Comme vous on est allé à Rah pena-dant 4 jours et avons trouvé les gens plein de bonté mais effectivement quelques questions se posaient à nous (niveau « commerce touristique ») mais on a pas cherché plus loin… Là on voit bien que nos petits doutes sont confirmés.. on éspère juste que le tourisme ne gangrènera pas plus cet archipel encore assez sauvage…
    du coup on va regarder vos autres articles et risquons de retrouver pas mal de choses de notre propre périple !

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